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Dire "non" à l'excision !

photo de Julien, bénévole de l'association

par Julien Chapuis – Mai 2022

En 2016, selon les derniers chiffres publiés par l’Organisation des Nations Unies (ONU), 200 millions de femmes et de filles encore en vie avaient subi des Mutilations Génitales Féminines (MGF). Ces pratiques violentes, communément regroupées sous le terme d’excision, désignent l’ablation totale ou partielle des organes externes sexuels féminins.

L’excision est généralement pratiquée sur les petites filles avant l’âge de 5 ans mais se fait aussi à l’adolescence. Elle est souvent effectuée de manière traditionnelle par un exciseur ou une exciseuse, qui utilise un couteau ou une lame de rasoir avec ou sans anesthésie. Les conséquences sont dramatiques pour la vie de ces filles et les complications s’accentuent au moment de la puberté.

Des conséquences désastreuses pour les filles

L’excision est une mutilation violente qui a de lourdes conséquences pour les filles et les femmes tout au long de leur vie :

• Problèmes vaginaux, souffrances
• Saignements abondants
• Infections
• Déscolarisation dans les cas où l’excision est suivie d’un mariage précoce
• Douleurs en urinant
• Douleurs pendant les rapports sexuels et les menstruations
• Risques d’incontinence
• Complications lors des grossesses et des accouchements
• Infertilité
• Détresse psychologique
• Etat de choc violent et mort

Les MGF constituent des violations manifestes des droits humains, reconnues comme telles par l’ONU. Pourtant, malgré les combats menés par de nombreuses Organisations Non Gouvernementales (ONG) et organisations internationales, la pratique persiste. Effectivement, selon l’UNICEF, chaque année, 4 millions de filles sont exposées au risque de subir des MGF. 

Cette mutilation est pratiquée de manière rituelle dans de nombreux pays d’Afrique (Egypte, Soudan, Somalie, Guinée, Mali, Mauritanie, Sénégal…), mais aussi en Indonésie et en Malaisie. Elle existe aussi au Pérou, en Colombie, en Inde…De manière plus marginale, l’excision est aussi pratiquée en Occident. On estime par exemple qu’en France, 60 000 femmes, principalement originaires du Mali, du Sénégal, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et de la Guinée, sont excisées.

Pourquoi l'excision est-elle pratiquée ?

De nombreuses raisons sont invoquées pour justifier cette mutilation. 

Elles sont avant tout le reflet des profondes inégalités entre les femmes et les hommes. En effet, l’excision est justifiée par le fait qu’elle permet d’éviter le désir sexuel des femmes, l’orgasme féminin étant considéré comme malsain. Elle permettrait aussi l’amélioration du plaisir sexuel masculin. L’excision empêcherait les expériences sexuelles prénuptiales des femmes et ensuite les relations adultérines – garantissant ainsi l’honneur de la famille et du mari. L’excision est donc le reflet du contrôle de la sexualité féminine et le reflet de la domination masculine. 

Par ailleurs, l’argument religieux est souvent donné pour justifier l’excision. Pourtant, aucun texte religieux ne prescrit l’excision, pratique qui d’ailleurs, existait avant même l’apparition des trois grandes religions monothéistes. 

Des croyances et mythes, tels que le fait que l’excision favoriserait la fécondité des femmes, ou alors qu’elle permettrait d’assurer une meilleure hygiène, ou encore rendrait les femmes plus attrayantes, peuvent exister. D’autres croyances indiquent que le clitoris empoisonnerait l’homme et l’enfant à la naissance. 

Enfin l’excision est aussi le reflet de traditions culturelles. Pour certaines communautés, pratiquer l’excision permet de perpétuer une tradition et de protéger une identité culturelle. L’excision est parfois associée à un rite de passage à l’âge adulte. 

Pourtant, ces arguments ne sont que des explications. En aucun cas des justifications. Les mutilations génitales féminines sont des violences graves sur le corps des filles et des femmes, qui entraînent des conséquences à vie. Face à ces constats, il est urgent de continuer le combat contre l’excision.

Combattre l'excision est une nécessité !

Bien souvent, les conséquences de l’excision sont inconnues des populations la pratiquant. La pression sociale, le tabou autour du sujet, le manque d’information sur ses conséquences néfastes pour la santé font que la pratique est difficile à éradiquer. Il est donc nécessaire de continuer le combat contre l’excision !

Le travail de l’association Au Cœur de nos enfants est donc fondamental. Plaidoyer, sensibilisation auprès des communautés locales, tant d’actions effectuées et à venir, qui permettront d’éviter à de nombreuses petites filles de subir ces mutilations abjectes. 

La raison d'être de notre association

par Habib Sy, Janvier 2021

La raison d’être de notre association est la lutte contre les mutilations génitales féminines.

A cet effet, nous nous engageons au plus près des populations locales afin de les sensibiliser aux risques de cette pratique. Si dans bien des États aujourd’hui l’excision est interdite par la loi, dans la pratique ces lois ne sont pas toujours respectées.

C’est pourquoi nous nous engageons également auprès des pouvoirs publics dans des actions de plaidoyer afin que ces lois soient effectivement appliquées ou que d’autres dispositions soient prises afin d’éradiquer ces mutilations.

Plus généralement, nous nous engageons pour le bien être des enfants. Selon nous, aucun enfant ne doit prendre le chemin de l’école avec le ventre vide. C’est pourquoi nous distribuons également des vivres aux enfants défavorisés. Ces derniers ont également accès aux cantines que nous mettons en place pour les accueillir le midi.

 

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